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Critique livre : Comment survivre à l’attaque d’un ours d’Eliott Schonfeld

A contre courant des livres d’explorateurs, Comment survivre à l’attaque d’un ours d’Eliott Schonfeld nous montre une autre facette d’un métier hors du commun.

Quand on parle explorateur, le premier nom qui nous vient en tête reste Mike Horn. Ses livres nous contextualisent ses aventures du début, à la fin. Ce qui en ressort généralement, c’est l’absence de peur qu’il peut ressentir, nous donnant l’impression d’être face à un roc. Peut-être que pour faire ce genre d’expérience, il le faut, je ne sais pas, mais c’est là que  « Comment survivre à l’attaque d’un ours d’Eliott Schonfeld » nous plonge dans un autre univers. Quelque chose de plus humain.

J’ai eu la chance de découvrir Eliott Schondeld par hasard via une vidéo du site Brut. Dans cette dernière il expliquait une de ses aventures en Guyane. Sa façon de parler, d’expliquer, ce côté humain m’a séduit. Agé de 25 ans, il est le plus jeune membre de la Société des Explorateurs Français, ce qui est déjà impressionnant. Parisien, il nous fait maintenant découvrir des aventures à mille lieux du tumulte de la capitale.

Comment décide-t-on de deviner explorateur? Il vous l’explique sans concession.

Avant tout, le livre n’est pas le récit d’une seule et même aventure. Ce dernier est plutôt des brides, des moments, des récits de quelques pages. Courtes, détaillées, avec une agréable légèreté, on se laisse happer par la lecture. L’avantage de ce type d’écriture, est qu’on ne s’y perd pas. L’ennui n’y a pas sa place, cela va droit au but.

Au fil des chapitres, on apprend à connaître un homme, un explorateur, qui ne cache pas ses peurs, ses sentiments, mais surtout ses nombreux moments de joies. Loin du cliché habituel de l’explorateur, tout simplement un Anti Mike Horn. Le voyage, c’est avant tout une découverte, une exploration (à chacun son niveau), et Eliott le met en avant. Via des rencontres, des gestes, des regards. Si un mot devait qualifier ce livre de 200 pages, c’est sincérité.

Comment survivre à l’attaque d’un ours met aussi en avant ce côté Monsieur Tout le Monde d’Eliott Schonfeld. Rêveur, un poil utopiste, il fait dire, « Eh mais nous aussi on peut le faire ! ». Enfin, on peut, avec de très gros guillemets. Lire un livre c’est se projeter, et hier j’arpentais via ses dires la Mongolie, rencontrais les derniers chasseurs-cueilleurs d’Asie, visais les Tumuc-Humac avec Raymond Maufray dans mon sac. Il réussit à nous faire croire que c’est facile, mais tout en relativisant et affichant ses peurs, ses moments de doutes.

Un nouvel aventurier à découvrir dès à présent

Le voyage c’est aussi l’imprévu, une heureuse chance, qu’on découvre aussi. Eliott Schonfeld raconte dans « comment survivre à l’attaque d’un ours », d’autres moments comme :

  • Comment se bourrer la gueule dans une yourte au petit-déjeuner
  • Comment réaliser que l’homme fait partie intégrante de la nature
  • Comment la peur peut rendre fou
  • Comment gravir un glacier à 5 600m d’altitude avec un cheval
  • etc.

Bien que les chapitres commencent par « Comment », il ne faut pas croire que le livre est un tuto dédié aux futurs aventuriers, non. Ce n’est autre que « comment », il en est arrivé là, et ce qu’il en a fait. Comptez 4-5 heures de lecture pour arriver au bout.

Ancien étudiant en philosophie, il apporte aussi un autre regard au monde. Un regard avec les mots qu’il faut comme quand il dit « A chacun de mes retours, cela me saute un peu plus aux yeux : Tout ce qui m’entoure de « civilisé » participe à la destruction du vivant sur terre ».

Avec ses quelques pages, Eliott Schonfeld nous fait comprendre que le réel n’est pas celui que l’on pense. Quelle est notre place sur cette Terre que nous détruisons plus que nous explorons et à laquelle nous appliquons bien trop de règles?

Eliott reprend dans son livre les mots de Stefan Zweig qui disait :  Et de fait, rien ne rend peut-être plus palpable l’énorme régression dans laquelle est entrée l’humanité depuis la première guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et à leurs libertés. Avant 1914, la terre appartenait à tous ses habitants. Chacun allait où il voulait et y restait aussi longtemps qu’il voulait. Il n’y avait pas de permissions, pas d’autorisations, et cela m’amuse toujours de voir l’étonnement des jeunes lorsque je leur raconte qu’avant 1914, je voyageais en Inde et en Amérique sans avoir de passeport et même n’en avais jamais vu aucun.

Voyageusement

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