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Voyager au Moyen-Âge, à quoi cela ressemblait-il ?

De nos jours le voyage est monnaie courante. Direction internet, agence, on cherche, on discute, on réserve et on s’évade… mais ce ne fut pas toujours aussi facile ! Le voyage au moyen-âge, c’est de nombreuses difficultés, mais du coup, ça ressemblait à quoi ?

Sommaire : 

Voyager au Moyen-Âge

La première chose qu’il faut avoir en tête, c’est que le voyage au Moyen-Âge ne ressemble en rien à ce que l’on connaît depuis 70-80 ans. Pas d’internet, pas de réseaux routiers comme on se l’imagine, pas de moyen de locomotion « rapide » et j’en passe.

Le Moyen-Age s’étend du VI ème au XV ème siècle. Aussi, il débute en partie avec la fin l’Empire Romain d’occident (ou en fonction, le baptême de Clovis). La fin vient au 15ème siècle qui est aussi la « découverte de l’Amérique« , la chute de Constantinople, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg et bien entendu, le début de la Renaissance.

L’homme en général se déplace beaucoup à cette période malgré la peur. Parce qu’à cette période, il faut faire attention à multiples facteurs que nous allons aborder. Aussi, tout le monde ne se déplace pas.

Les routes au Moyen-Age

Je ne sais pas l’idée que vous pouvez vous en faire, mais il faut savoir que le « réseau routier » à cette époque n’est pas si mal. On n’est pas sur des portions immenses avec du béton, mais il y a du travail derrière. Le réseau principal est pour sa part très convenable, avec des pierres, pavés etc. Le réseau secondaire était un peu plus rupestre, mais régulièrement entretenu. La raison est simple, les routes à cette époque servent beaucoup à l’armée ! C’est aussi pourquoi elles sont très souvent rectilignes.

Les routes évoluèrent bien entendu avec le temps et les routes Romaines furent petit à petit abandonnée vers le 10ème siècle. L’activité croissante de Paris (que ce soit politique ou autre), aida à modifier le réseau routier. Tout cela fait que petit à petit, de nouvelles routes virent le jour, tandis que d’anciennes furent élargies. Les routes vers la moitié du Moyen-Âge, étaient aussi un gain pour « Seigneurs » mais pourquoi ? Les droits de péage… Loin du péage autoroutier, mais le but était le même, payer, pour autoriser des personnes, animaux ou autre à passer sur une route, un pont, un domaine.

Sur une période de 10 siècles il est difficile de synthétiser les routes au Moyen-Âge, mais de nombreux livres pourront vous expliquer cela comme celui de Jean Verdon – La vie quotidienne au Moyen-Âge.

Quel moyen de transport ?

Le choix pour se déplacer à cette époque est assez faible. On recense la marche, le cheval, ainsi que le bateau.

La marche est la plus facile, et accessible à tous. Quel que soit votre milieu social vous pourrez marcher d’un point à un autre. Elle a ses difficultés bien entendu comme la fatigue, ou même de mauvaises chaussures (étant donné qu’à cette époque, les marcheurs étaient pour la plupart pauvres). Pauvres mais pas que, on oublierait presque qu’à cette époque nombreux sont les pèlerins qui marchaient, pour faire pénitence.

Second moyen de transport, le cheval vous vous en doutez. Plus rapide, il permet surtout de pouvoir effectuer de longues distances. Le cheval coûte cher, mais peut être aussi un âne, une mule, auquel on peut ajouter un chariot si besoin. Ce dernier était répandu, sans être systématique en raison de la qualité des routes. Le cheval, de par son coût, était un signe de richesse, et n’avait pas le même nom en fonction de la personne qui allait le monter. Par exemple pour un aristocrate, il se nomme le palefroi, tandis que lors d’une bataille il prenait le nom de destrier. Aussi, lors de trajets et lorsqu’il est emmené par un écuyer, il devient un roncin ou un sommier s’il porte les bagages.

Le dernier transport n’est autre que le bateau. Il était utilisé sur fleuve, mer ou océan, et avait l’avantage d’être un peu moins cher. Lorsque le bateau est en marche, le vent le portera, tandis qu’un cheval, il faut le nourrir. Avec le temps la taille des bateaux augmente, et du coup à partir du 15 ème siècle ce dernier vu l’arrivée d’un second mât, puis un troisième vers la moitié du siècle. Il était utilisé de divers façons, comme le transport de voyageurs ou marchandises, la pêche, ainsi qu’à des fins militaires. En fait, un peu comme de nos jours.

Les difficultés d’un voyage au Moyen-âge

Durant cette longue période, la vie n’était pas qu’un fleuve tranquille et les dangers étaient multiples. Les difficultés pouvaient venir de 2 choses : L’obstacle humain, ou les conditions naturelles.

La nature

Concernant les conditions naturelles, il faut savoir que la pluie rendait les routes bien trop boueuses, et qu’en hiver cela faisait du verglas impraticable pour les moyens de l’époque. A contrario, l’été la chaleur réduit les possibilités tant cela peut être difficile. Passer par un désert c’est vivre des journées très chaudes, et des nuits très froides. Pour la montagne, on est sur des paysages totalement infranchissable à l’époque lorsque l’hiver est là. Et comme on le sait tous, l’hiver vient.

On parle aussi de passages compliqués comme les fleuves, parce que le pont n’était pas aussi répandu qu’à nos jours. A cette époque, tout doit être pensé et analysé pour voyager. N’oublions pas l’orientation qui n’était pas toujours mince affaire, bien que des personnes dont leur métier était de guider les gens étaient aux bords des routes. Autre chose à laquelle on ne pense pas, la faune à l’état sauvage. Croiser la route d’un animal, qu’il soit dangereux ou non, n’est pas une hérésie. Des loups, des ours, et même des plus petits comme des moustiques, pouvaient faire de sérieux dégâts. Pourquoi ? Parce qu’à n’importe quelle échelle la défense pouvaient être compliqué.

L’homme

Pour l’obstacle humain, il faut avant tout penser sécurité. Traverser seule une forêt, c’est être à la merci d’hors-la-loi. La règle à cette époque était : On ne voyage jamais seul, et jamais la nuit ». Seul des personnes pauvres prenaient ce risque car ils n’avaient rien à perdre. Pauvres, ermites ou pèlerins. C’est pourquoi un roi voyageait avec une impressionnante « meute ».

Sur la route et pour lutter contre les brigands, des personnes étaient armés et présentent, mais trop peu pour garantir une sécurité absolue. Ces personnes étaient appelés « gens d’armes ».

Aussi, plus on voyageait à cette époque, plus on pouvait rependre une maladie. Afin d’éviter des épidémies incontrôlables, un malade restait chez lui, et ainsi de suite. Cela me rappelle quelque chose !

On en oublierait presque les taxes qui représentaient les principaux revenus seigneuriaux, à quoi s’ajoutait la restauration. Car oui, il faut manger sur le chemin. Il était courant d’utiliser des denrées « secs », comme le pain, viande séchée, ou alors qui tenait dans le temps comme du fromage. A cette époque il était aussi plus courant de boire de la bière ou du vin que de l’eau, car cela représentait moins de risques de maladie.

En mer, vous vous doutez bien que la piraterie est très présente, mais surtout elle peut représenter de la peur. A cette époque la population est bien plus « terrestre ». Qui plus est, est arrivé par la mer jusque-là, la peste noire ou des nordistes en quête. Pas de quoi rassurer tout le monde.

Se loger lors d’un voyage

Si vous voyagez en bateau, ce dernier est souvent petit et il n’y a pas de place pour tout le monde. Les plus hautes classes dormiront dans le château (l’arrière du bateau), tandis que les plus pauvres s’entassent sur le pont, ou écuries. Les conditions climatiques mettaient à rude épreuve les voyageurs en ces temps.

Sur terre, normalement l’église doit venir en aide à tout le monde qui en a besoin, et nombreux sont ceux qui y trouvaient refuges. Il y a aussi l’hôtellerie, qui se développa à partir du 7ème siècle, mais encore fallait-il en avoir les moyens.  Au Moyen-Age vous deviez payer pour votre logement, mais aussi pour « l’entretien » de votre monture. La dernière possibilité était les auberges, gîtes, entraide, etc.

Pourquoi voyager au Moyen-âge?

La question mérite d’être posée, car avec tout ce qui est dit, le voyage au Moyen-Âge n’est pas idyllique. Hormis certaines cultures pour qui le voyage était un mode de vie (Bédouin, Mongols, etc.), il est important de mentionner qu’on ne part pas pour se prélasser sur une plage durant 1 semaine.

Le voyage le plus courant à cette époque était celui pour servir Dieu. La religion est très présente à l’époque et il n’est pas improbable de voir des fidèles se rendre (à partir du 10-11ème siècle) sur les lieux qui furent foulés par le Christ, puis où se trouve des reliques. Jérusalem par exemple, devient une destination « phare » des pèlerins, tout comme Rome où repose St Pierre. Faire un pèlerinage revenait aussi à « éponger » ses dettes spirituelles, à être pardonné. Qui plus est, le Christ ayant demandé de porter la « bonne-parole », l’église est un peu « obligée » à s’y résoudre.

Il y a aussi pour amener des nouvelles. Parce que cela nous a des années lumières d’aujourd’hui, mais avant la nouvelle ne se faisait que par la route. Avec 50-60 kilomètres par jour, parfois un peu plus, c’était une réelle épreuve que de ramener du courrier ou juste le faire parvenir.

Autre type de voyage, représenter quelqu’un. Un peu comme un ambassadeur de nos jours, des personnes représentant l’état, le roi, le prince, étaient envoyés partout où cela était possible. Négociation, annonciateur de nouvelles, représentation, cela était déjà répandu.

Voyager au Moyen-Âge c’est aussi s’enrichir, commercer avec d’autres bourgades, mais aussi se former lorsque l’on va passer à l’âge adulte. Maintenant reste une chose que le voyage amène à cette époque, la connaissance. D’autres cultures, et surtout le monde en général, car il est inconnu. Quand on sait qu’il fallut attendre le 15ème siècle pour « découvrir » l’Amérique, vous imaginez qu’on ne connait pas grand-chose. Chaque pas, était une découverte de plus. Par exemple Marco Polo a été un « missionnaire », un marchand incroyable de par ses voyages et négociations (avec le Grand Khan par exemple). Côté africain il y a eu Ibn Battuta qui après un pèlerinage à la Mecque, retourna au Maroc (sur le tracé actuel), et qui fut envoyé au centre du continent africain.

Le Moyen-Âge est une époque incroyable, qu’il faut découvrir et apprendre, pour comprendre aujourd’hui. Laissez-vous porter par des livres, comme celui de Jean Verdon qui m’a aidé pour rédiger cet article, mais aussi d’internet en général (à petite dose tout de même.).

Voyageusement.

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