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Critique livre : Sur les traces d’un aventurier disparu d’Eliott Schondeld

On pense toujours que le monde change, mais des régions du monde nous ramènent à la raison. « Sur les traces d’un aventurier disparu » d’Eliott Schonfeld suit les traces d’un aventurier français, Raymond Maufrais, en Amazonie.

Courant mai, une vidéo de « Brut » me fait découvrir Eliott Schonfeld, qui raconte son aventure sur les traces de Maufrais. Une heure après, le livre de Maufrais en main, je me lance dans la lecture de ce dernier, qui semble tant le passionner.

Tout commence en 1950, lorsqu’un explorateur français, du nom de Raymond Maufrais, s’envole vers une aventure pleine de rêve, en Amazonie. L’aventure est belle, l’exploration est magnifique, le final est un rêve d’enfant. L’idée est de traverser la Guyane pour rejoindre les Monts Tumuc-Humac et y rencontrer un groupe d’indigènes. Leur particularité? Des indiens, blonds aux yeux bleus, vivant dans cette région du monde. Son aventure pris une malheureuse tournure lorsqu’il disparut dans la jungle. Son aventure est racontée grâce à son carnet de voyage qui sera retrouvé un mois après sa disparition, à Dégrad Claude, par un indien Emérillon.

Un saut 70 ans plus tard, et nous voilà face à Eliott Schonfeld qui après la découverte de ce récit poignant, se lance dans la quête de Raymond Maufrais, afin de la terminer pour lui. Pour eux.

Sur les traces d’un aventurier disparu d’Eliott Schondeld

Se lancer dans le nouveau livre d’un explorateur, c’est vivre aussi par procuration, son aventure. On cherche cela, on veut cela, mais parfois les extravagants récits nous perdent trop rapidement. J’en parlais dans une précédente critique de son autre livre, sorti en milieu d’année, Eliott Schonfeld nous amène une part d’humanité, loin de l’aventurier trop médiatisé. Eliott c’est vous, c’est nous, une personne qui ne se cache pas derrière un récit proche de l’utopie. Ce qui est appréciable, c’est qu’à aucun moment on ne se pose la question « est-ce qu’il raconte est vrai ? ». La raison est simple, il explique sa souffrance, ses doutes, ses préoccupations, tout autant que ses moments de joies.

Accompagné de Raymond Maufrais, notre explorateur débute donc une aventure de 46 jours, qui va lui réserver nombreuses surprises. Dans son sac, des vivres pour tenir le plus possible (pâtes, riz, kouac), une machette, un opinel, mais surtout, le livre de Raymond. Bien que 70 ans les séparent, il est amusant de voir à quel point leurs aventures se rapprochent. Les difficultés, blessures, journées et j’en passe.

Chaque aventure est un danger, mais celle-ci encore plus car il suivait la route d’un disparu, avec en tête l’idée d’une malédiction.

Survivre dans une jungle inhospitalière

La jungle pour nous est un imaginaire, des arbres des lianes, mais la réalité est autre chose. Etre dans la jungle, c’est faire face à des animaux sauvages, sans expérience ne pas réussir à chasser, se frayer un chemin et n’avancer parfois que de 2km en une journée. C’est aussi perdre ses repères. Comme il l’explique si bien, poser son sac sans faire attention, c’est possiblement ne jamais le retrouver alors qu’il est là, à 10m de vous… La jungle ne fait pas de cadeau, mais ne ferait-elle pas que se défendre? Face aux destructeurs hommes, qui n’ont qu’en tête la monnaie, le profit ?

La jungle est-elle un enfer ? Peut-être, mais les éclaircies font apprécier la vie. L’éclaircie passe aussi par celui qui va la vivre. A travers ces 153 pages, Eliott Schonfled va souvent parler de sa faim, une faim qu’on ne peut imaginer et pourtant… Il s’est rationné, et n’a pas cherché à chasser. Peut-être l’aurait-il fait, armé comme il faut, mais lorsqu’il croise une grenouille feuille, il n’explique pas l’avoir tuée, il dit avoir apprécié la nature.

Bien qu’il en ait bavé, et plus qu’on arrive l’imaginer, plus on avance dans le livre, plus il semble faire corps avec son environnement. Sac sur le dos, il avance et apprécie la nature, sa faune, sa flore. Les singes hurleurs qui se balancent d’arbre en arbre, des « culs-jaunes » qui passent par là, quelques martins-pêcheurs, c’est le moment de l’éclaircie. Le bruit du monde comme on aimerait l’entendre plus souvent.

Lire c’est imaginer, et hier soir encore je suivais nos 2 aventuriers. Nous étions chacun dans notre hamac, regardant les lucioles nous offrir un spectacle de lumières. Le lendemain, autour d’un plat de pâtes, nous refaisions le monde. Un anaconda nous regarde au loin, et les mygales se terres à quelques mètres. Une loutre passe non loin du campement et les singes curieux nous disent de repartir. La difficulté, de cette aventure n’a d’égale que la joie d’avoir terminé le rêve d’un homme mort « au combat ». Maufrais et sa légende doivent le remercier. A plus les amis.

L’aventure continue.

Voyageusement

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