Partir voyager en van, c’est toucher la liberté du bout des doigts, mais à quelle échelle ? Découvrons ensemble l‘interview d’Anais et Gordon qui ont arpenté le Canada en van ainsi que l’Europe.
Avec cette allure hippie, le van fait de plus en plus rêver au fil des années et montre une modification pour beaucoup de la façon de voyager. Cette touche de liberté, un système qui n’a de chef que soit, un changement de paysages tous les jours, c’est un rêve qui s’ouvre pour beaucoup. Nombreux sont les voyageurs qui procèdent à l’aménagement de vans et de fourgons pour des séjours hors des sentiers battus. Pourquoi voyager en van ? Laissons nos deux adeptes de la vanlife nous raconter leurs moments.
Interview Vanlife – Pourquoi voyager en van ?
D’où vous est venue cette idée de voyager en van ?
Cette idée est née il y a quelques années déjà. À l’époque, nous étions au Canada, au Québec. Ce mode de voyage est plus courant là-bas : les espaces à couvrir sont tellement importants que la meilleure solution (pour nous en tout cas) était d’avoir son propre véhicule aménagé.
Nous ne voulions pas devoir planifier notre périple à l’avance, à devoir tout calculer pour réserver les hôtels içi, ou là, à calculer combien de temps rouler, etc… Nous voulions pouvoir avancer à notre rythme sans dépendre de quelconque obligation. Du coup, cette idée de voyager en van s’est naturellement imposée.
Depuis, nous avons aménagé un premier van, avec lequel nous avons voyagé 2 mois au Canada, et un second, qui nous a permis de partir durant environ 7 mois à travers une grande partie de l’Europe.
Voyager en van implique aussi de trouver des lieux pour se garer et dormir. Comment procédez-vous et quelles sont les complexités ?
Au feeling quand cela est possible, on cherche un peu au hasard un endroit tranquille, où l’on ne gêne personne. Il existe aussi des applications mobiles très bien faites, tels Park4night ou Ioverlander. Ce sont des applis collaboratives, ou les utilisateurs peuvent renseigner tout type d’informations. Parmi elles, les stations essence, les points de remplissage d’eau, de gaz et de vidange, les zones de services, les campings et les parkings gratuits ou non, … Bref, tout ce qu’il faut pour pouvoir être au maximum autonome.
Du coup, nous n’avons jamais vraiment eu de difficultés à trouver un endroit ou passer la nuit. De plus, selon les pays, il est plus ou moins facile de se garer ici ou là : les pays nordiques (Suède, Norvège) sont très simples, d’autre demande un peu plus de recherche.
La chose importante à garder en tête est de ne pas oublier que nous ne sommes que de passage, et de ce fait, faire attention à ne pas gêner les locaux en se garant n’importe comment et n’importe où, et surtout à ne laisser aucune trace de notre passage. Il nous est arrivé de dormir sur des parkings lorsque nous n’avons nuls autres choix.
La vie en van, ce n’est pas toujours l’image idyllique d’instagram, seul au monde, avec la vue sur les montagnes par exemple !
Comment définiriez-vous la liberté en van ?
Comme celle de faire ce que nous voulons, ou nous voulons et comme nous le voulons. Il n’y a pas de contraintes, pas de routines. Chaque journée est à proprement parler une nouvelle journée. Bref, on vit au jour le jour
Côté repas, réussissez-vous à varier les recettes ?
Alors là, excellente question ! Nous avons aménagé le véhicule avec 2 plaques de cuisson au gaz, et avons acheté un appareil de cuisson à placer sur le gaz reproduisant l’effet d’un four. À partir de là, (presque) tout était possible au niveau de la cuisine !
Nous avons pu varier nos recettes un peu comme nous le souhaitions, ou selon les pays et les produits disponibles. Mais c’est un vrai budget aussi selon les pays : les pays nordiques sont hors de prix (le coût de la vie est beaucoup plus élevé que chez nous), du coup nous avons fait de grosses courses d’épicerie sèche avant de prendre le bateau et d’y arriver pour limiter les frais.
Beaucoup de monde parle de la sécurité. Avez-vous déjà eu peur lors de vos voyages en van ?
À deux, peur, non jamais.
Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité physiquement parlant. En revanche, nous étions plus attentifs dans certains pays ou certaines villes de l’endroit où nous garions le véhicule par exemple.
En Italie, beaucoup de commentaires sur des gens ayant eu le véhicule cambriolé ou dégradé nous faisaient réfléchir quand à l’endroit pour passer la nuit ou même la journée quand nous étions en ballade. A d’autres, la voiture aurait pu rester ouverte que nous n’aurions pas eu peur que quoi que ce soit ne se passe. Les pays nordiques, le Royaume-Uni et l’Irlande en sont un merveilleux exemple.
Mais petite précision malgré tout : avant de commencer nos aventures en van à deux, Anaïs a pu parcourir le Québec en mini-van en mode solo. Elle n’a absolument jamais ressenti de sentiments d’insécurité. En tant que femme seule, il convient en faite de se fixer quelques règles pour s’assurer de ne pas se retrouver dans une situation de stress ou de peur. Par exemple, elle évitait les endroits trop isolés, voyageait avec son chien, etc.
Quel fut le plus beau paysage au réveil que vous avez pu observer ?
Dur comme question… Je dirai les Météores, en Grèce. Ce sont des monastères (6 encore en activité), vieux de plusieurs centaines d’années, posé en haut de falaises sculptées par l’érosion. L’accès se fait par des escaliers taillés dans la roche.
Nous avions dormi dans la ville en contrebas, Kalambaka. Avant le lever du soleil, nous nous sommes déplacés avec la voiture pour se rapprocher des monastères par la route, et nous sommes garés sur un petit parking offrant un joli point de vue. Nous y étions seuls, un bon café chaud, avec le soleil et les montagnes encore un peu enneigés en décor de fond… Il y a pire pour commencer une journée.
Quel est le plus bel endroit où vous avez pu dormir ?
Celle-là aussi n’est pas évidente ! Mais certainement les îles Lofoten en Norvège. Situées au-dessus du cercle polaire, les Lofoten sont un archipel de plusieurs îles reliées entre elles. Ce sont des montagnes et pics, encore enneigés quand nous y étions, qui tombent directement dans une mer translucide. Pour pouvoir en prendre toute la mesure, il faut randonner, prendre un peu de hauteur sur les crêtes pour admirer la vue de tous ces sommets qui s’étalent jusqu’à l’horizon.
Arrivée la fin de journée, dormir sur les plages de sable blanc avec ce paysage à couper le souffle qui nous entoure, c’est vraiment indescriptible.
Y a-t-il des lieux dans lesquels vous n’auriez jamais voyagé, si vous n’aviez pas eu un van ?
À peu près tous !
La facilité avec un van est de pouvoir se déplacer comme bon nous semble, de faire un crochet ici, un détour là…
Quand on partait en vacances plus jeunes, c’était toujours limité à une certaine zone géographique, souvent à proximité de villes d’une certaine importance, parce qu’on ne peut pas rouler tous les jours pour aller faire des visites. Quand on se fait un week-end en Europe, on visite une ville, mais le temps manque pour voir ce qu’il y a autour.
Avec un van, nous avons pu sortir complètement des chemins classiques et s’aventurer plus loin, passer par les petites toues de campagne, déjeuner en bord de mer, dormir dans les bois ou se lever en bord de fjord.
Nous avons pu aller dans des pays dans lesquels nous n’aurions pas pensé aller en vacances, tels la Slovénie ou le Pays de Galles, qui sont au final nos 2 plus belles découvertes, ou bien encore les îles Lofoten en Norvège : l’accès en avion est compliqué et onéreux, sans compter la location d’un véhicule pour se déplacer, les logements, la nourriture…
Mais pour ce mode de voyage, il faut avoir du temps, et surtout en prendre pour essayer de s’imprégner de l’atmosphère de ces lieux. Les possibilités avec un van sont illimitées.
Qu’elles seraient vos 5 bonnes raisons de voyager en van ?
- La première est la sensation de liberté : se coucher et se lever avec une vue différente chaque jour, ce n’est pas comparable. Ne pas savoir où l’on sera le lendemain, partir sur un coup de tête grâce à une rencontre ou simplement par envie.
- Ensuite, les possibilités de destinations. Le van offre cet avantage de pouvoir accéder à de multiples endroits qui ne sont pas toujours abordables niveau coup de transport ou facile d’accès.
- En 3, les animaux. Pour nous, le van est aussi le moyen de pouvoir partir en voyage avec notre chien, sans se soucier des restrictions de certains hôtels, des problèmes de transport en avion etc… Nous ne nous voyons pas partir en vacances sans notre compagnon, et le van lui offre un voyage dans de bonnes conditions et dans le confort.
- 4, l’enrichissement personnel que l’on retire de ce type d’expérience. Ce mode de voyage nous impose de nous ouvrir aux autres, au monde qui nous entoure. On se rend vite compte que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, et que même si tout n’est pas parfait, il y a des quand même de superbes choses à découvrir dans notre pays.
- Enfin, et peut-être la plus importante, la (re)découverte de soi. Bien sûr il y a les pays, les monuments, les décors, … Mais nous avons aussi rencontré beaucoup de personnes sur la route : des jeunes comme nous, des plus âgés, des familles avec des enfants, des locaux, que ce soit pour quelques minutes ou quelques jours.
Ce type de voyage nous a fait sortir de cette monotonie de tous les jours et permis de réfléchir à notre mode de vie, de nous rendre compte que tout tourne peut-être trop vite, mais que nous pouvons mieux faire avec moins. Le minimalisme du voyage en van nous a permis de nous reconcentrer sur les choses vraiment essentielles. Qui plus est, le coût d’un vie en van reste très intéressante !
Merci à eux pour leur temps, et souhaitons leur bonne continuation ! N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’astuces et conseils voyage.
Voyageusement
Fin d’article –
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