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Je suis partie vivre à… Kandy, Sri Lanka

Le Sri Lanka est une destination que l’on peut encore qualifier de nos jours « hors des sentiers battus » ! Clémence nous fait le plaisir aujourd’hui de répondre à nos questions et nous raconter sa nouvelle vie, elle qui est partie vivre au Sri Lanka il y a maintenant 3 ans.

 

Sommaire : 

Partir vivre au Sri Lanka, l’interview de Clémence du blog « Un passeport en cavale « 

L’installation et l’acclimatation à la vie au Sri Lanka

Bonjour Clémence. Peux-tu te présenter en quelques mots STP ?

Hello Xavier, je vais essayer d’aller à l’essentiel ! Moi c’est Cléme, française petite trentaine et expatriée à Kandy au Sri Lanka depuis 3 ans déjà. Heureuse fondatrice du blog « Un passeport en cavale » (blog spécialisé sur le Sri Lanka) mais ce n’est pas tout… Il va falloir lire l’interview pour connaître la suite.

Qu’est-ce qui t’a fait partir vivre au Sri Lanka plutôt qu’ailleurs ?

Honnêtement, c’est un mélange de beaucoup de choses et surtout une question de timing. Mon rêve était d’être en haut du rocher du lion à Sigiriya au Sri Lanka pour mes 30 ans. C’est comme ça, qu’en 2018, nous avons découvert ce pays.

Pour ce voyage, je voulais du confort, et ne voulais pas courir comme pour nos précédents voyages. Du coup, nous avons pris un chauffeur, Kapila. Nous avons tout de suite accroché ! Un coup de cœur amical ! Pendant notre séjour, Kapila a partagé l’amour de son pays et, honnêtement, on comprend pourquoi. Le Sri Lanka est un pays magnifique avec une grande diversité culturelle sans parler d’une faune et une flore incroyables.

Tout au long de notre voyage, nous nous sommes rendu compte qu’au Sri Lanka, si tu es entrepreneur, tout est possible. Le pays sort d’une longue guerre de presque 30 ans (la guerre est terminée depuis 12 ans). Le Sri Lanka ne s’est pas développé partout, le tourisme de masse n’est pas encore arrivé. En gros, tout est à faire et tout est possible. En Suisse, nos situations pros n’étaient plus au top. C’était donc le moment idéal pour un changement, alors pourquoi pas le faire au Sri Lanka ?

Ah oui, je ne vous ai pas précisé que je ne suis pas partie seule, mais avec Fabien mon petit-suisse…

Que fais-tu au Sri Lanka comme travail et fut-il compliqué à trouver ?

Nous avons plusieurs activités ici. La principale est notre agence de voyages Green Walk Tours. Si notre voyage en 2018 s’est très bien déroulé, nous nous sommes vite rendu compte que nous avions fait le même parcours que Mr et Mme tout le monde. Nous ne sommes pas sortis des sentiers battus, nous n’avons pas partagé de moments avec les habitants et surtout nous avons foncé dans tous les pièges à touristes de l’île. Et pourtant, j’avais passé 4 mois à préparer ce voyage, à éplucher tous les guides papiers et blogs que je trouvais. Malgré ces recherches, notre voyage n’avait rien d’unique.

Notre objectif était donc de créer une agence de voyages éthique qui ne met pas en avant les soi-disant orphelinats d’éléphants ou de tortues, qui sort des sentiers battus et qui met à l’honneur les habitants. Nous créons des expériences uniques directement avec eux afin de leur garantir un revenu décent et juste.

Nous avons également une guest-house, De Paris à Kandy. Elle nous permet de rencontrer des personnes du monde entier, mais aussi et surtout les lecteurs du blog.

Enfin, nous organisons des visites de Kandy hors des sentiers battus. Cette grande ville a mauvaise réputation et pourtant elle mélange à merveille l’authenticité et la modernité, il faut juste savoir où aller, alors suivez le guide !

J’oubliais, depuis la pandémie je suis devenue prof de français !

Comment s’est passée ton adaptation ?

Honnêtement, les premiers mois ont été assez faciles. Nous n’avons pas vu le temps passer. Entre les démarches, la recherche d’une maison, les achats pour s’installer. Nous étions occupés du matin au soir. Et puis avril 2019, l’île a subi de gros attentats (6 attaques simultanées, plus de 250 morts) l’île s’est vidée du jour au lendemain.

Nous nous sommes sentis très seuls, loin de tous, loin de nos pays. La France a interdit à ses ressortissants de venir sur l’île pendant presque 3 mois. Pas de travail, rien à faire à part attendre désespérément l’arrivée des touristes. C’est à ce moment-là que nous avons réellement pris conscience que nous étions à 8 000 km de chez nous et que l’adaptation dans un nouveau pays ne sera pas tous les jours facile.

La vie de tous les jours et les « Sri Lankais »

Du côté des Sri Lankais, quel accueil t’ont-ils réservé ?

Les gens sont toujours surpris quand nous leur disons que nous sommes ici depuis 3 ans, ils ne comprennent pas. La majorité voudrait quitter le pays, alors ça les intrigue.

Je suis plusieurs fois par semaine en ville pour les visites et les Sri Lankais sont vraiment ravis de me voir faire découvrir leur ville. Nous employons des Sri Lankais, nous les payons convenablement, nous participons à l’économie locale et je pense que c’est ce qui a fait la différence et qui a aidé à notre intégration.

Peux-tu en quelques mots, nous décrire un Sri Lankais STP ? Ses envies, sa vision du monde, sa vie de tous les jours, etc.

Les Sri Lankais ont énormément de qualités mais aussi de défauts, comme tout le monde quoi. Ils sont généreux et très gentils, peuvent être très solidaires entre eux mais également très vaches. La jalousie est un gros problème. La classe sociale est très importante au Sri Lanka.

Ici, il n’y a pas de chômage ni d’aide de l’état. Donc, les Sri Lankais mettent autant d’argent de côté qu’ils peuvent. Ils ne dépensent pas d’argent dans les loisirs ou très peu. Beaucoup ont des emplois journaliers et vivent au jour le jour, ce qui les empêche de se projeter. À cause de la crise alimentaire et de l’inflation, beaucoup de sri lankais fuient le pays.

À quoi ressemble ton métro-boulot-dodo au Sri Lanka ?

Depuis le mois d’octobre et la fin du test PCR à l’arrivée dans le pays, nos journées sont dingues. Il faut préparer les petits-déjeuners pour les guests de notre maison d’hôtes. Ensuite, selon si j’ai des visites programmées, je pars en ville, pour ne revenir que dans l’après-midi.

Fab lui gère la maison avec Gaya, notre homme à tout faire. En plus des différentes tâches quotidiennes liées à la guest-house, il faut gérer celles liées à l’agence. Répondre aux mails, travailler sur les devis en attente, vérifier où sont les clients de l’agence, s’assurer que tout se passe bien, faire les paiements, les résas d’hôtels, d’activités etc.

Les journées commencent à 6h00 pour ne finir qu’à 22h00. Nous n’avons même pas le temps de nous parler avec Fabien ! En même temps ça évite les disputes de couple !

Depuis le temps que tu y es, as-tu parfois des regrets d’avoir choisi ce pays en particulier ?

Pas du tout ! Même si les dernières années étaient difficiles (attentats + covid), nous sommes dans un pays magnifique. Quand on en a marre de la ville, on file dans les plantations de thé ou sur la côte est pour aller nager avec des tortues. Dans ces conditions, c’est difficile de regretter, tu ne crois pas ?

L’image du Sri Lanka et sa découverte

Avais-tu des a priori ou clichés sur le pays avant d’y arriver, et si oui, sont-ils vrais ?

Pour dire vrai, avant de m’installer pas trop. Nous avons pris la décision très vite de partir (à peine 8 mois après avoir découvert le pays pour la première fois). Nous étions focalisés sur les démarches et sur notre expatriation, je n’ai donc pas eu le temps de me poser ces questions.

On parle d’une culture asiatique, bien différente de la nôtre. Quelles étaient tes appréhensions ?

S’il y a un point qui m’inquiétait, c’était la place de la femme. C’est vrai qu’en Europe, j’étais plutôt indépendante. J’avais créé ma société, je sortais avec mes amies… Ici, ce sont des choses que les femmes ne font pas. Quand je dis ici, je parle de la ville dans laquelle j’habite.

Le sud de l’île est beaucoup plus touristique et la position de la femme n’est pas la même, tout comme dans la capitale. Mais globalement, au Sri Lanka, la femme reste à la maison à s’occuper des enfants, elle ne travaille pas forcément, ne boit pas et ne fume pas. La nouvelle génération demande du changement, ça se voit dans la façon dont les jeunes s’habillent et se comportent. Il va falloir un peu de temps encore néanmoins.

On parle d’une destination assez touristique, que peux-tu conseiller comme lieu incroyable pour de futurs voyageurs ?

C’est vrai qu’avant 2019, le Sri Lanka commençait à être connu. Mais il y a toujours moyen de sortir des sentiers et de s’éloigner du tourisme de masse. Un de mes endroits préférés c’est le Lipton’s seat à côté d’Haputale. Imagine : 7 kilomètres de plaines vallonnées, des plantations de thé à perte de vue ! Un spectacle magnifique au lever de soleil !

Autre région que j’adore : Trincomalee et la côte Est ! Là-bas les touristes sont rares, et je vous préviens il va falloir partager la plage avec les vaches ! Cette région est principalement tamoule, les kovils colorés (temples hindous) ont remplacé les temples bouddhistes. Comme l’impression d’être dans un autre Sri Lanka.

Le Sri Lanka semble assez pauvre. A titre comparatif, quel est le niveau de vie par rapport à la France ?

Le coût de la vie est extrêmement cher ici. D’autant plus que, bien souvent, seul un des deux parents travail. Les seules personnes bénéficiant d’une retraite de la part du gouvernement sont les « fonctionnaires » ou les membres de l’armée. Et encore la retraite ne leur suffit pas pour subvenir aux besoins de leur famille.

Un Sri Lankais doit donc, en plus d’assurer l’éducation de ses enfants, prendre en charge ses parents et ceux de sa femme.

Pour te donner une idée, le salaire moyen est de 250 €. Le litre d’essence est presque à 0.90 cts d’euros ! Autre exemple avec la noix de coco. C’est un des aliments les plus utilisés dans la gastronomie sri lankaise. Son prix varie d’une semaine à l’autre, il faut compter entre 0.40 et 0.50 cts.

Pourquoi aimer le Sri Lanka, et la suite de l’aventure

Côté gastronomie, y a-t-il des spécialités incontournables à découvrir ?

Oh que oui ! C’est vrai que le plat traditionnel c’est le « rice and curry » (du riz servi avec plusieurs types curry, ça peut être aussi bien des légumes que de la viande). Mais il n’y a pas que ça.

Personnellement, j’adore le « kottu roti » ! C’est une pâte cuite sur une plancha. Après avoir été coupée en fines lamelles, elle est mélangée avec des poireaux, des carottes et des œufs. Le bruit des couteaux sur la plancha est assez impressionnant ! Ajoutez des chilis flakes et un peu de sauce, c’est un régal !

Les « egg hoppers » et les dosai font aussi partie de mes plats préférés. Mais je ne vais pas vous expliquer ce que c’est, je vous laisserais découvrir ça pendant votre voyage.

Pourquoi aimes-tu le Sri Lanka ?

Je l’aime pour sa douceur de vivre, je l’aime pour ses paysages.

Je l’aime pour me donner l’impression de découvrir un nouveau pays rien qu’en changeant de région.

Je l’aime parce que c’est un pays où, malgré les galères que nous avons connues ces trois dernières années, les choses ont toujours été possibles.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Tu peux nous souhaiter que notre agence continue sur sa lancée, qu’elle se développe et nous permette de faire découvrir le Sri Lanka comme nous l’aimons à un maximum de voyageurs.

Que les frontières ne se referment plus, que nous puissions enfin travailler sérieusement pour mettre de l’argent de côté, et enfin, rentrer en Europe voir nos familles. 3 ans ça commence à être long.


Pour suivre la suite de cette aventure et vivre au Sri Lanka par procuration –

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